On November 23rd 2014, Gabriel Nadeau-Dubois went on the popular Québec television show Tout le monde en parle and announced he was donating the $25,000 cash prize from for his Governor General’s Literary Award for Tenir tête to a coalition of citizens groups fighting the TransCanada Energy East pipeline, challenging others to do then same. The campaign has raised over $400,000 thus far. Below is his acceptance speech for his memoirs documenting the Québec student movement.
The following was delivered originally in French and can be found immediately below the English translation.
Good evening,
My first thank you, of course, goes to those whose story is told in this book, that is to say, the students of Québec. Less than three years ago, they were victims of contempt and of police and media brutality intolerable in a democratic society. Still today there are too many that are paying the price for their political commitment, gripped by debts or legal action.
I equally want to thank my editor, Mark Fortier, who was my guide throughout this literary adventure. I also want to thank my parents, who imparted to me the values of justice and freedom that are at the heart of Tenir tête.
Over the past few days, I have had the opportunity to explain in detail what I have decided to do with the award given to me tonight. I do not feel the need to explain it once again to you here, nor do I feel the need to repeat my convictions. Instead, I simply want to tell you why I am here tonight.
“Ignorance is easy contempt,” sang Félix Leclerc. We live in an era where culture and thought are more often disparaged than encouraged, an era where power suspects intellectuals rather than consults them. The Stephen Harper government represents the zenith of this contempt. Cuts to cultural organizations, censorship of the systematic dismantling of the public broadcaster: the conservative revolt against cultural institutions represents a frontal assault on democracy itself, which can only be based on the sharing of knowledge.
The award that I am receiving tonight is conferred on me by a public institution, and reminds us all of society’s commitment to culture and thought. The fight I undertook in 2012, which inspired my essay Tenir tête, was also based on this conviction.
Pierre Bourgault said, “Right without duty is a mistake, but privilege without responsibility is a crime”. I accept this award with humility, acknowledging the responsibility that falls upon me. Tonight I pledge to do all within my power to be worthy of it.
Thank you.
English translation by Alison Bowie.
Bonsoir,
Mes premiers remerciements vont, évidemment, à ceux et celles dont le livre raconte l’histoire, c’est-à-dire les étudiants du Québec. Il y a moins de trois ans, ils ont été victime d’un mépris et d’une brutalité médiatique et policière inadmissible dans une société démocratique. Encore aujourd’hui, ils sont trop nombreux à faire les frais de leur engagement politique, pris à la gorge par les dettes ou les démarches juridiques.
Je veut également remercier mon éditeur, Mark Fortier, mon guide tout au long de cette aventure livresque. Mes parents, également, qui m’ont transmis les valeurs de justice et de liberté qui sont au cœur de Tenir tête.
Au courant des derniers jours, j’ai eu l’occasion d’expliquer en détail ce que j’ai décidé de faire avec le prix qui m’est décerné ce soir. Devant vous, je ne ressent donc pas le besoin de le faire à nouveau, ni de refaire l’exposé de mes convictions. J’ai plutôt envie de vous dire, tout simplement, pourquoi je suis ici ce soir.
« L’ignorance a le mépris facile » chantait Félix Leclerc. Nous vivons à une époque où la culture et la pensée sont plus souvent dénigrés qu’encouragés, une époque où le pouvoir se méfie des intellectuels plutôt qu’il ne les consultent . Le gouvernement de Stephen Harper représente l’apogée de ce mépris. Coupures dans les organismes culturels, censure des scientifiques démantèlement du diffuseur public : la fronde conservatrice contre les institutions culturelles représente une attaque frontale contre la démocratie elle-même, qui ne peut reposer que sur le partage du savoir.
Le prix que je reçoit ce soir m’est attribué par une institution publique, et il rappelle l’attachement de la société à la culture et à la pensée. La lutte que j’ai mené en 2012, celle qui a inspiré mon essai Tenir tête, reposait également sur cette conviction.
« Le droit sans le devoir est une faute, mais privilège sans la responsabilité est un crime », disait Pierre Bourgault. J’accepte ce prix avec humilité, en prenant acte de la responsabilité qui m’échoit. Je m’engage ce soir à faire tout en mon pouvoir pour être à la hauteur de celle-ci.
Merci.